Presentation
of potentialities 

  • Post-project, AFAD has harnessed the creative momentum generated by “Arts and Crafts Today,” translating it into a series of pedagogical assignments that challenge students to reinterpret traditional motifs within contemporary contexts. The theme of ornamentation in glass and the adaptation of traditional crafts into modern jewelry design are just two examples of how the project’s influence has permeated the academy’s curriculum. Moreover, the connections forged during the workshops have blossomed into enduring collaborations, such as the glass symposia at Rona (new members), which continue to enrich the educational experience.

  • Looking ahead, AFAD is fostering the growth of these educational networks, with plans for art educators from St. Etienne to participate in an international jewelry project and a workshop at Šperkstret (International Jewelwery workshop and conference in September 2024 in Bratislava).

  • Participation of AFAD educators in a project dedicated to the revitalization of glass production in Portugal. Porto was inspired by a similar project realized by educators with AFAD and invited them as supervisors and advisors. (In progress.)

  • Participation of textile departments from AFAD at the BIP Contextile exhibition in Porto in September 2024. 

These initiatives underscore AFAD’s commitment to evolving its teaching methodologies, ensuring that the legacy of the project not only endures but also propels forward the pedagogical evolution in art schools.

The project enrich teaching practices by:

  • Encouraging Active Learning: Moving beyond lectures to more immersive, hands-on experiences that engage students directly with their craft.

  • Promoting Cross-Disciplinary Learning: Integrating different fields of study to foster a broader understanding of art and design.

  • Facilitating Industry Partnerships: Building connections with professionals and industries related to the arts to provide students with real-world insights and opportunities. 

  • Expanding Cultural Horizons: Encouraging international collaboration to expose students to global art practices and perspectives.

  • Showcasing Student Work: Providing platforms for students to exhibit their work, which is essential for professional development and public engagement.

By incorporating these elements into their teaching, educators can create a dynamic and engaging learning environment that prepares students for the evolving demands of the art world. The AFAD workshop’s methodology and outcomes offer a blueprint for how art education can be both rooted in tradition and forward-looking, fostering an educational space where innovation thrives. 

La technique
et la main

La technique et la main
comme retour au sensible

L’approche pédagogique dominante en écoles d’art ‒ notamment en France ‒ privilégie encore l’intellect (les thématiques, les intentions, les références, les discours, les programmes, etc.) par rapport à la main (la technique étant considérée, depuis la modernité, comme une habileté simplement acquise par le labeur et dont il conviendrait de se méfier). Les acteurs historiques du mouvement Arts & Crafts ont démontré ‒ théoriquement et pratiquement ‒ qu’il est possible de dépasser cette opposition héritée de la modernité, laquelle s’est largement fondée sur la dichotomie entre art et artisanat. Après l’art conceptuel, Fluxus (« Bien fait, mal fait, pas fait »), l’art relationnel, les images dites virtuelles et les différentes modalités cherchant à rompre avec le matériau, une large part de la création contemporaine témoigne d’un retour au geste, au travail de la main et aux savoir-faire techniques. Parmi la nouvelle génération, beaucoup d’artistes et d’étudiants demandent un apprentissage technique et un travail de la main, perçus par eux comme la réhabilitation des qualités plastiques de l’œuvre. Ce désir semble notamment correspondre à un besoin de retrouver un ancrage dans la matérialité et une prise sur le monde qui, aux yeux de cette génération, paraissent insuffisantes dans les pratiques moins incarnées qui se sont imposées dans la création des années 1980-2000. Pour ne citer que quelques exemples, le renouvellement de la céramique (depuis une vingtaine d’années), la curiosité pour les techniques photographiques analogiques (voire la photographie primitive et la fabrication de sténopés, voir Michel Poivert, Contre-culture dans la photographie contemporaine), le réinvestissement du textile dans une perspective féministe, et plus largement la réhabilitation du « beau » ou du « sensible » témoignent d’une réelle bifurcation dans les taxinomies et les hiérarchies traditionnelles.

La technique et la main
comme indiscipline
et possibilité d’émancipation

 Les workshops ont permis de mettre les participants ‒ aussi bien les étudiants que les enseignants ‒ à l’épreuve des carences des savoirs qu’ils croyaient acquis et des découvertes de compétences dont ils n’avaient pas conscience. Concrètement, les étudiants familiers avec la céramique, par exemple, ont dû revoir leurs habitudes pour apprendre à maîtriser les subtilités des émaux de Longwy; les sculpteurs ont dû totalement repenser leur rapport à la matière et à l’outil pour aborder la conception et la réalisation de bijoux; les pratiquants du textile qui maîtrisent l’utilisation d’un métier à tisser se sont confrontés, avec le tufting à une technique en plein essor qui fait appel à des gestes et des temporalités proches de ceux de la peinture et de la sculpture, etc. Ces situations de remise en question et d’hybridation des savoirs conduisent à la constitution de parcours d’expériences qui dépassent le cadre académique pour former une identité complexe et plurielle, propre à chacun, favorisant la constitution de démarches singulières. Ce sont ces identités et ces démarches qui permettent à chaque étudiant de définir peu à peu son travail en s’émancipant des savoirs constitués pour mêler tous les apports de manière très personnelle. Il ne s’agit donc aucunement de former des techniciens spécialisés mais, au contraire, d’encourager la distance critique, les croisements et l’expérimentation. Cette dynamique d’émancipation a bien entendu une dimension politique, conformément à la pensée de William Morris, la notion même de « discipline » ‒ technique, scolaire ou académique ‒ étant convertie en une recherche de l’in-discipline, sinon de la « révolution permanente » (Fluxus), si essentielle pour l’innovation artistique.

La technique et la main comme déplacement

Le point précédent (« b- La technique et la main comme indiscipline et possibilité d’émancipation ») comprend le pouvoir de déplacement des savoirs, mais cette notion renvoie également à des déplacements très concrets : les bifurcations pédagogiques expérimentées lors du programme Arts & Crafts aujourd’hui n’ont pu se faire que par le frottement à des altérités. Que ce soit du point de vue technique, culturel, politique ou historique, l’altérité s’est révélée centrale : que se passe-t-il lorsqu’un photographe travaille sans appareil photo ? lorsqu’un peintre quitte la toile pour travailler sur un élément mobilier, tel qu’un paravent ? lorsqu’un anthropologue comme Tim Ingold articule travail manuel et technologies numériques ? Tous ces déplacements des savoirs ne peuvent exister que par des déplacements physiques : aller à la rencontre de l’autre. La dimension internationale du programme a donc été absolument essentielle puisqu’elle a permis aux participants de rencontrer d’autres contextes nationaux, d’autres traditions culturelles, d’autres équipements techniques (en particulier le verre, la fonte, le textile), d’autres procédures pédagogiques (entre verticalité et horizontalité).

Histoire
et prospective

Karim Ghaddab

Le rapport à l’histoire élaboré par William Morris articule revisitation du passé (le modèle médiéval, en particulier) et prospective (le programme artistique, économique, social, politique d’Arts & Crafts). Reprendre ce contenu à l’identique, plus d’un siècle plus tard, n’aurait pas grand-sens : toutes les conditions historiques du mouvement anglais ont considérablement évolué (en particulier l’irruption de nouveaux matériaux synthétiques, des technologies informatiques et de l’intelligence artificielle), même si l’analyse globale demeure pertinente (ce n’est pas le lieu, ici de revenir sur les intuitions de Morris concernant l’articulation entre design et art, la préservation de l’environnement, l’émancipation des travailleurs, le rôle central de l’éducation ou encore l’élaboration d’une société plus égalitaire).

Un point s’est néanmoins révélé essentiel et riche de potentialités pour l’enseignement : le rapport au passé et l’anticipation des problématiques à venir ne peuvent plus s’opposer. Dans la semaine de workshops, la conférence de Michael Woolworth a démontré par l’exemple combien une technique ancienne et associée à une époque précédant l’imprimerie, telle que la lithographie, se révèle aujourd’hui prisée par les artistes contemporains pour ce qu’elle permet d’expérimentations et de plasticité. L’atelier de sérigraphie à l’ESADSE a été l’occasion de remettre en état une presse et de sensibiliser les participants à la richesse offerte par cette technique. Il n’y a donc pas d’opposition entre passé, présent et futur, mais là encore une communauté de ressources qui demandent à être mobilisées de façon souple et inventive.

Sur ce point, la bifurcation pédagogique réside donc en ceci : nous sommes historiquement sortis du grand récit du progrès qui a fait que, depuis la Renaissance et les Lumières, le passé est toujours regardé comme dépassé, tandis que le futur est représenté comme une promesse eschatologique. Désormais, passé et futur se réconcilient en un même récit. L’enseignement des techniques, des références et des conceptions issues d’un passé même lointain, non seulement ne s’oppose pas à l’innovation, mais au contraire la féconde et la dynamise. Il n’est pas de création sans mémoire.

Le projet Arts & Crafts, aujourd’hui est le fruit de la collaboration et de l’engagement de nombreuses personnes.

Au sein de l’ArBA-EsA, le projet a été porté par :
Enzo Pezzella, coordinateur artistique,
et Daphné de Hemptinne, directrice

Ce projet a bénéficié de l’implication
de toute une équipe, dont :
Alice Finichiu, enseignante
Clémence Detroy, chargée de mission
Christophe Carbonnery, graphiste
Dana Trama, juriste
Daphné Tellier, alumni
Mia Brena Minetti, alumni
et bien d’autres encore, y compris le Conseil des étudiant·e·s de l’ArBA-EsA.

Nous exprimons notre profonde gratitude envers tou·te·s les enseignant·e·s et étudiant·e·s et alumni qui ont contribué à ce projet par leurs idées, leur patience, leur implication et leur générosité. Leur travail a permis de recueillir toute une série de propositions et de les mettre en action, que ce soit pour les dérives, les pop-up craft, les bifurcations pédagogiques ou les projets transversaux. Nous tenons également à remercier chaleureusement les conférencier·ère·s qui ont accepté de venir partager leur expertise et leur expérience, ainsi que tou·te·s celles et ceux qui ont répondu à nos invitations, nous accordant ainsi leur confiance.

Merci également à :
Marie Pantanacce, directrice adjointe
Clémence Bellisson, curatrice invitée
Mathias Sauvey et au PPP
Matthias De Jonghe
Lydie Laville et Mario Ferretti
Zoé Follis, Georgia Papoutsi
et Thomas Lambert
Yuna Denis, coordinatrice Erasmus

Merci à toute la communauté de l’ArBA-EsA, pour son engagement et son attention au projet.

Nous remercions très vivement tous les partenaires du projet qui nous ont accompagnés, encouragés ou inspirés.

Nous adressons nos remerciements au Programme Erasmus + pour son financement crucial du projet Arts & Crafts, aujourd’hui, attribué dans le cadre strict de l’action clé « Partenariats de coopération ».

À la Ville de Bruxelles et plus particulièrement au département de l’Instruction Publique.

Enfin, nous tenons à remercier Marine et Mathilde Klug pour nous avoir suivi dans ce projet et de nous avoir insufflé une nouvelle énergie pour la réalisation de ce Web-to-print.

Design graphique
Mmonokl

Développement web
Vivien Kaufinger

Mise en page avec Kirby et Paged.js

Fonts
Homoneta par Quentin Lamouroux de la collective Bye Bye Binary,
Etemono par Raphaël Bastide, Apfel Grotezk par Luigi Gorlero, Fira code par Nikita Prokopov

Images de trames aléatoires
Stochaster